Carl Dorélien s’est engagé dans les Forces armées d’Haïti (FADH) dans les années 70, sous le régime répressif de «Papa Doc» Duvalier. En 1992, il s’est hissé au rang de chef d’état-major adjoint G-1. En tant que membre du haut commandement des FADH lorsque la dictature militaire était au pouvoir, Dorélien était chargé de maintenir la discipline du personnel militaire. Au cours de son mandat, les atrocités commises contre la population civile étaient très répandues et internationalement reconnues. Toutefois, pratiquement aucun des membres des FADH furent tenus pour responsables par Dorélien.
Peu de temps après le rétablissement du gouvernement démocratiquement élu de Jean Bertrand Aristide en Octobre 1994, Dorélien a fui Haïti et a immigré aux É.-U. Puis, dans un surprenant développement, Dorélien a remporté 3,2 millions de dollars en 1997 dans à loterie de Floride.
Toutefois, Dorélien a finalement eu des démêlés avec les autorités de l’immigration et fut placé en détention. Il a continué à recevoir ses gains de loterie—$ 180.000 par an—jusqu’à ce qu’il soit expulsé vers Haïti en 2003 sur la base de son record de violations des droits humains.
Au cours de la période de gouvernance démocratique en Haïti, le gouvernement a avancé sur la question de la lutte pour les droits des victimes de l’ancien régime. Le Tribunal de Gonaïves a notamment mené des poursuites contre des anciens membres de l’armée haïtienne et du FRAPH. Dans le plus grand procès de droits humains dans les Amériques, 59 anciens responsables furent condamnés. Dorélien—qui profitait déjà d’une retraite aisée en Floride—fut condamné par contumace pour son rôle dans les atteintes aux droits humains commises pendant la dictature militaire, y compris le massacre de Raboteau en 1994.
À son retour en Haïti en 2003, Dorélien fut arrêté et emprisonné par les autorités. Étant donné qu’il était condamné par contumace, Dorélien avait le droit à un nouveau procès. Cependant, il a choisi de ne pas l’exercer.
Dorélien était en prison depuis un ans, quand le Président Aristide fut évincé de son poste pour la deuxième fois. Février 29, 2004—le jour même du coup d’état—Dorélien fut libéré de prison.
Actuellement, il vit en toute impunité en Haïti.