Profils des clients


Lexiuste Cajuste

M. Cajuste travaillait en tant qu’instituteur en Haïti et augmentait son salaire en conduisant un minibus, ou Tap Tap, comme on dit en Haïti. En 1986, il était membre fondateur du premier syndicat des chauffeurs de transport public d’Haïti. En 1989, il est devenu le Secrétaire général du plus grand syndicat haïtien, la CGT, un groupe de coordination qui représente les travailleurs de divers secteurs de l’économie haïtienne. Faisant face à la répression sévère qu’ont subi les organisateurs syndicaux de cette époque, M. Cajuste et ses collègues n’ont jamais cessé d’exprimer leur opposition à la dictature militaire et de demander le retour de la démocratie.

Le 23 avril 1993, M. Cajuste fut arrêté par les forces armées d’Haïti. Pendant sa détention, il fut roué de coups et torturé. Ses tortionnaires l’ont gardé dans une petite cellule, sans soins médicaux ni eau pendant trois jours. Puis, il fut incarcéré dans un hôpital militaire, encore sans recevoir de soins adéquats pendant un mois ; il était sur le point de mourir. Miraculeusement, il a survécu aux sévices.

Après sa libération, M. Cajuste s’est vu octroyé l’asile aux États-Unis où il vit actuellement en Floride avec son épouse et ses enfants. Quatorze ans après son supplice, il souffre encore de graves handicaps physiques liés à sa torture.

Marie Jeanne Jean

Mme Jean habitait à Raboteau, quartier pro Aristide de la ville côtière de Gonaïves, au moment du massacre de Raboteau. Dans l’attaque, Mme Jean a perdu Michel Pierre, le père de ses deux jeunes enfants : Vladimy et Michelda Pierre. Son mari fut tué par des officiers de l’armée haïtienne pendant qu’il tentait de fuir le raid dans son bateau.